Fédération internationale de hockey sur glace

Il y a 66 ans...

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Découvrez l’histoire du Mondial 1951 à Paris

Publié 25.04.2017 15:07 GMT+2 | Auteur Tristan Alric
Paris, ville co-organisatrice avec Cologne du CM de Hockey sur Glace 2017 de l’IIHF, avait accueilli cette compétition en 1951.

Chapitre 2 : une préparation agitée

Le samedi 23 décembre 1950, soit juste avant Noël, deux matches de hockey sur glace furent donc organisés sur la nouvelle patinoire de Roland-Garros. A cette occasion la ligue de Paris distribua 5000 invitations gratuites aux scolaires parisiens pour faire la promotion de ces événements. Dans l’après-midi, l’équipe du Club Olympique de Boulogne joua contre le club belge du Cercle des Patineurs de Liège. Ensuite, dans la soirée, c’est le Racing Club de France (champion national en titre) qui affronta l’Entente Saint-Sauveur de Bruxelles dans le cadre d’une compétition baptisée « Coupe de l’ouest de l’Europe ». Tous les journaux paraissant dans la capitale annoncèrent à l’époque l’arrivée spectaculaire du hockey sur glace à Roland-Garros notamment L’Equipe, le Figaro et Combat.

On notera que l’équipe du Racing, dirigée par l’entraîneur-joueur canadien Alex Myhal, était composée avec de nombreux membres de l’équipe de France, qui préparaient donc le Mondial de 1951, comme le gardien Edmond Cochet, les défenseurs Hubert Nivet, Pierre Llhuis, Roger Eté et Jean Longuet ainsi que les attaquants Jean Pepin, Jacques de Mézières, René Giacometti, Jean Lacorne et Raymond Aquaviva. L’équipe de Chamonix, emmenée par les Canadiens Gibson et Leblanc, se rendit à son tour dans la capitale et vint jouer également sur le central de Roland-Garros pour affronter d’abord le C.O.B. puis le Racing.

Quelques jours après que Roland-Garros fut livré provisoirement aux patins des hockeyeurs, le journaliste André Bozon écrivit dans L’Équipe : « Les Parisiens doivent être courageux et résistants au froid pour ne pas craindre la véritable expédition nocturne de Roland-Garros. Concernant la promotion du hockey à quelques mois du Mondial, les dirigeants de l’Île-de-France font fausse route. Il faut appartenir à la race des héros ou des fanatiques pour rester deux heures debout, grelottant dans la nuit glacée à seule fin de contempler un match de hockey ! Il serait plus judicieux d’organiser les rencontres l’après-midi quand la température est plus clémente… »

Le 5 janvier 1951, c’est le journal Le Figaro qui publia à son tour un article qui fit sensation, non pas à cause d’une nouvelle critique acerbe, mais parce qu’il annonçait carrément en titre : « Sabotage à la patinoire Roland-Garros ! ». En effet, le directeur de l’installation provisoire, Fernand Froideval, décida de porter plainte à la suite d’une série d’incidents qui auraient pu avoir des conséquences désastreuses pour la piste de glace provisoire du central de tennis. Ce dernier expliqua dans la presse : « Depuis une dizaine de jours une série de « coïncidences » m’a apporté la conviction d’une action malveillante comme la disparition de 800 mètres de tubes, la fracture d’un cadenas d’une porte du stade, la fermeture de vannes à saumure, des bacs à saumure vidés, des serpentins crevés, de l’émeri trouvé dans les collecteurs ou encore un moteur grillé sans raison apparente ». 

Un match de préparation Canada VS Etats-Unis

Suite à ces malversations, un match de hockey qui devait opposer le Racing et le C.O.B. dut être reporté à cause de la panne d’un moteur ayant empêché la fabrication de la glace. Toutefois, après bien des avatars et une surveillance nocturne accrue des installations, ces « sabotages » finirent par cesser et la piste de glace put enfin reprendre normalement ses activités.

Le 27 janvier 1951, en prélude du Championnat du Monde de Hockey sur Glace qui approchait, un match de préparation opposant le Canada et les Etats-Unis eut lieu mais cette rencontre amicale se déroula cette fois sur la grande patinoire du Palais des Sports plus communément appelé « Vel’d’Hiv ». Arrivées sur le vieux continent depuis une dizaine de jours, ces deux équipes nord-américaines effectuèrent une longue tournée en Europe. Mais le Canada, tenant du titre mondial, offrit un beau cadeau aux dirigeants du hockey français puisque ce pays n’accepta de rencontrer les USA qu’une seule fois pendant cette tournée et ce fut sur la patinoire du vélodrome juste avant le tournoi mondial de Paris.

Il faut noter que depuis la création des championnats du monde le Canada était toujours représenté à l’époque non pas par une sélection nationale mais par une équipe de club amateur. Il s’agissait cette fois d’une formation venue du Saskatchewan, les « Maple Leafs » de Lethbridge, emmenée par l’entraîneur-joueur Dick Gray qui évoluait en défense alors que le vendeur de voiture Bill Gibson faisait office de meilleur buteur… Cette équipe de club avait obtenu son billet pour le tournoi de Paris après avoir battu en finale du championnat amateur les « Mercuries » d’Edmonton tenants du titre mondial l’année précédente à Londres…

Les Etats-Unis, dont la formation était dirigée par l’entraîneur Larry Charest, arriva à Cherbourg après une longue traversée de l’Atlantique avec le paquebot Queen Mary. L’équipe américaine représentait quant à elle la manufacture Bates de Lewistone et elle détenait également le titre de champion national amateur. Pour l’anecdote, leur gardien de but titulaire allait connaitre un gros succès pendant le mondial auprès du public parisien car il s’appelait Léon…Lafrance ! Par ailleurs plusieurs joueurs yankees avaient des patronymes bien français comme Robert Dubois, Alain Moreau, Normand Parent, Charles Poirier ou encore Georges Morin. En effet, les hockeyeurs américains habitaient dans l’état du Maine situé à l’extrême nord-est des Etats-Unis, juste derrière la frontière commune avec le Canada, et ils étaient donc pour la plupart d’origine française. D’ailleurs, ils parlaient tous notre langue avec l’accent du terroir…

Composition de l’équipe de France lors du Championnat du Monde de 1951 à Paris

Gardiens : Edmond Cochet (n°2, Racing), Rolland Wuillaume (n°1, Racing).

Défenseurs : Hubert Nivet (n°3, Racing), Jean Lacorne (n°5, Racing), Roger Eté (n°4, Racing), Calixte Pianfetti (n°7, Chamonix), Bernard Holzer (n°6, COB).

Attaquants : Jean Pépin (n°9, Racing), René Giacometti (n°8, Racing), Raymond Acquaviva (n°10, Racing), Claude Risler (n°12, CSGP), André Longuet (n°11, CSGP), Georges Baudin (n°13, COB), Jacques Heylliard (n° 14, PUC), René Cailler (n°16, Chamonix), Jean Payot (n°17, Chamonix), et le capitaine Paul Revoyaz (n°15, Chamonix)

* Un ancien tricolore est toujours vivant à ce jour : René Cailler de Chamonix. A noter que Jean Pépin et René Caillee étaient demi-frères ayant la même mère.

 

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