Dans le cadre du Championnat du monde de hockey sur glace de l'IIHF en 2017, nous consacrons un article à chaque journée du tournoi, pour une comparaison avec une touche d’humour entre une bande dessinée d'Astérix et des aspects célèbres de l'histoire internationale du hockey.

La République Tchèque rencontre la Norvège aujourd’hui dans le cadre du Mondial. Après les JO de Lillehammer en 1994, on espérait voir les “JO de la NHL” à Nagano (Japon) en 1998, mais personne ne croyait en une victoire tchèque. Selon le journaliste tchèque Pavel Barta, spécialiste de hockey, “Pour beaucoup, les Tchèques semblaient trop chétifs, pas assez sévères. On considérait faible leur défense. En plus, seulement onze joueurs de la NHL étaient dans la sélection.”

Dans “Le Devin”, ce dernier se rend au petit village gaulois et fait des prédictions à la fois heureuses et terrifiantes. D’habitude, la seule crainte d’Abraracourcix, le chef du village, est que le ciel lui tombe sur la tête. Mais s’il était supporteur des Tchèques avant les JO d’hiver 1998, il se serait inquiété plutôt d’un classement à la septième place.

Les diseurs de bonne aventure de la presse nord-américaine ne pouvaient prédire ce qui était à venir. La veille des JO, quatre journalistes du Globe and Mail, le journal national du Canada, publièrent leurs pronostics. Aucun ne vit la République Tchèque médaillée d’or. D’ailleurs, seul David Shoalts octroyait une médaille pour les Tchèques… le bronze.

Les stars nord-américaines souffraient d’un surplus de confiance après la finale de la Coupe du Monde de Hockey 1996, opposant les Etats-Unis et le Canada. Après la victoire des USA, l’avant Keith Tkachuk dit à l’Arizona Republic, “Tout ce que je sais, c’est que nous devons gagner l’or à nouveau, et à mon avis, nous y arriverons.” Quand le New York Times demande à Eric Lindros, capitaine canadien, de comparer les deux équipes, il répond, “C’est au coude à coude pour être le meilleur du monde.”

Mais aussitôt démarré le “Tournoi du siècle”, le parfum d’une victoire nord-américaine rappelle plutôt la poissonnerie d’Oftalmologix. Sous l’égide du grand entraîneur Ivan Hlinka, les Tchèques, comme Astérix, préfèrent prendre les prédictions à la légère.

Grâce aux efforts époustouflants du gardien Dominik Hasek, les Tchèques noient les Américains 4-1 en quart de finale. Leur jeu serré à gauche maintient les Canadiens durant la demi-finale historique.

Sur un score de 1-1, après les prolongations suite aux buts de Jiri Seigr et Trevor Linden, les équipes procèdent aux tirs aux buts. Robert Reichl est le seul joueur tchèque à contourner Patrick Roy. En attendant, alors que Wayne Gretzky reste ignominieusement sur le banc, l’entraîneur canadien Marc Crawford choisit Theo Fleury, Ray Bourque, Joe Nieuwendyk, Eric Lindros, et Brendan Shanahan pour faire face à Hasek. Nul ne pouvait faire tomber “Le Dominateur” des Sabres de Buffalo, alors à son apogée, récipient du trophée Hart et Vezina. Quelle déception pour les supporteurs canadiens, comme celle ressentie par le centurion romain à qui Prolix le devin promet un avenir rempli d'oreilles de truie truffées et danses par Cléopâtre.

La joie des Tchèques monte d'un cran lorsque Hasek marque un but contre les Russes menés par Pavel Bure, pour remporter le match de la médaille d'or, 1-0. Ainsi débute l'âge d'or du hockey tchèque comprenant trois titres mondiaux successifs (1999-2001). Par Belenos, personne n'avait vu venir cela non plus !

Il s'agit d'une série de 17 articles avant le Championnat du Monde de Hockey sur Glace 2017 de l’IIHF, dont Astérix et Obélix sont les mascottes officielles. Cliquez sur Actualités pour retrouver les articles.