Fédération internationale de hockey sur glace

Il y a 66 ans...

Il y a 66 ans...

Découvrez l’histoire du Mondial 1951 à Paris

Publié 28.04.2017 09:16 GMT+2 | Auteur Tristan Alric
Paris, ville co-organisatrice avec Cologne du CM de Hockey sur Glace 2017 de l’IIHF, avait accueilli cette compétition en 1951.

Chapitre 4 : le Vel’d’Hiv s’enflamme pour le hockey

Concernant l’équipe de France, qui disputa le mondial (avec des maillots bleus traversés de rayures rouges et blanches), elle fut dirigée à l’époque par le coach canadien Alex Myhal, surnommé « Much », qui était le renfort étranger du Racing Club de France. Ce choix, totalement improvisé, vient du fait que la sélection tricolore qui évolua sur la grande patinoire du Vel’d’Hiv, était principalement composée avec des joueurs de deux grands clubs : le Racing et Chamonix (Voir composition).

On notera que si les joueurs de Chamonix étaient logés au cœur de Paris, dans l’hôtel au nom singulier de « l’Univers et du Portugal réunis », au 10 de la rue Croix-des-Petits-Champs près du Palais-Royal, les hockeyeurs montagnards prenaient la plupart du temps leurs repas à la brasserie « La Gauloise » sur le boulevard de Grenelle car elle était à deux pas du Palais des Sports où se déroulaient les matches du mondial.

La cérémonie d’ouverture du Championnat du Monde de 1951 eut donc lieu dans la grande patinoire du Vel’d’Hiv avec, pour l’occasion, des démonstrations de patinage artistique en présence de la célèbre patineuse française Jacqueline du Bief (future Championne du Monde en 1952 à Paris), le grand espoir Alain Giletti (futur Champion du Monde en 1960 à Vancouver), mais aussi les champions anglais du moment : Michael Carrington et le couple Peter et Jennifer Nickx.

Après plusieurs jours d’incertitude, treize pays au total participèrent finalement au Mondial de hockey sur glace à Paris. Ce fut le nombre le plus important depuis 1939 malgré l’absence des Tchèques, des Hongrois et des Polonais.  Bref, on s’attendait à vivre une grande animation à « Grenelle » ou à « Nélaton Palace » pour reprendre les divers surnoms donnés à l’ancienne patinoire du vélodrome d’hiver par les reporters faisant ainsi référence aux deux avenues qui convergeaient vers le Palais des Sports. Les principaux journalistes français qui couvrirent à l’époque cet événement étaient Jean Lapeyre, Maurice Capelle, Jacques Freire et André Bibal qui étaient les correspondants officiels pour L’Equipe, Le Figaro et Combat.

C’est le docteur suisse Fritz Kraatz, président de la Fédération internationale, qui déclara officiellement l’ouverture de la compétition en présence de Gaston Roux, le directeur général de la jeunesse et des sports, qui avait à ses côtés Georges Guérard, président de la Fédération Française des Sports de Glace et Jacques Lacarrière président du Comité national de hockey.

Une valeureuse sélection tricolore

Lors du match d’ouverture la Norvège réussit à battre les USA 3-0. Pour l’anecdote, après deux minutes de jeu seulement le Norvégien Gulbrandsen fut fauché et il resta étendu sur la glace. Victime d’une commotion cérébrale, il sera transporté à l’hôpital Boucicaut. Dès le lendemain, la presse parisienne publia des articles à sensation en titrant notamment : « Drame au Palais des Sports, Gulbrandsen s’est écroulé… » 

L’Italie, qui allait remporter haut la main le « Critérium européen » en restant invaincue, battit la France d’entrée sur le score de 4-1. Il faut souligner que malgré la présence des Tricolores sur la glace, il n’y avait que quelques dizaines de spectateurs perdus dans les gradins de l’immense Vel’d’Hiv. Il est vrai que la partie débuta à 13 heures et « à moins d’avoir un ami ou une connaissance sur la glace, il valait mieux être attablé devant un bon café » écrivit le journaliste Jacques Freire tandis que son confrère Jean Lapeyre se contenta de souligner que « les hockeyeurs français ont besoin de travailler leur technique et leur tactique… »

On notera toutefois que lors ce tournoi mondial de 1951 la valeureuse sélection tricolore termina deuxième du Critérium européen juste derrière l’Italie laissant derrière elle dans l’ordre tous les pays qu’elle réussit à battre à savoir les Pays-Bas (7-5), la Belgique (10-0), l’Autriche (7-3) et la Yougoslavie (10-3).

Après neuf jours de compétition, le rideau tomba sur le Championnat du Monde de 1951 avec un nouveau sacre incontestable du Canada, le quatorzième de son histoire. En effet, les joueurs à la feuille d’érable jouèrent les rouleaux-compresseurs en balayant successivement la Finlande (11-1), la Norvège (8-0), la Grande-Bretagne (17-1), les Etats-Unis (16-2), la Suisse (5-1) et enfin la Suède (5-1). 

Neuf jours de compétition

On notera que même si le lancement du Mondial fut poussif sur le plan de la fréquentation du public, par la suite cette compétition, bien relayée par la presse écrite, devint peu à peu une véritable attraction et le nombre de spectateurs ne cessa d’augmenter au fil des jours. En effet, l’attribution du titre de champion d’Europe (qui prenait en compte uniquement les nations du Vieux Continent sans distinction de groupe) suscita un énorme engouement parmi les 15 000 spectateurs du Palais des Sports de Grenelle à tel point que l’ambiance dans le vieux Vel’d’Hiv fut comparée à l’époque à celle du célèbre stade de football du Maracana de Rio ! Il faut dire que la Suède et la Suisse, qui se retrouvèrent à égalité de points au classement de l’élite mondiale (2e et 3e), se livrèrent un duel à distance haletant lors des derniers jours. Les Suisses semblaient un ton au-dessus mais ils eurent plusieurs gros problèmes de précision dans leurs tirs. Du coup, un journaliste français, qui avait le sens de la formule, écrivit avec une ironie décapante : « Si jamais, on devait me condamner au peloton d’exécution, mon dernier souhait serait que les Suisses tirent la salve. Au moins, je serais sûr de m’en sortir vivant ! »

Par ailleurs, une bagarre générale mémorable éclata dans le Vel’d’Hiv lors du match entre l’Italie et la Belgique. La tension fut telle dans cette rencontre, programmée lors du cinquième jour de compétition, que les agents de police durent monter sur la glace pour séparer les adversaires ! Mais ce duel à crosses tirées put reprendre ensuite comme si de rien n’était pour se conclure avec une nette victoire des Italiens (6-3). Si l’attaquant transalpin Mario Passerini termina finalement premier buteur du Critérium européen (10 buts), soulignons que le français Jean Pépin (9 buts) et son camarade Roger Eté (6 buts) se classèrent juste derrière au classement final du groupe B.

Pour l’anecdote, lors du congrès de l’IIHF qui se tint à Paris en même temps que le Mondial, une décision fracassante fut prise puisque ses dirigeants décidèrent de retirer le hockey sur glace des Jeux olympiques d’hiver ! Mais, fort heureusement, la Fédération internationale revint sur sa position dès le mois d’août de la même année lors de son nouveau congrès organisé cette fois en Roumanie. Ainsi l’IIHF accepta de faire la paix avec le Comité international olympique (CIO) avec qui elle avait eu une très vive polémique lors des Jeux d’hiver de 1948 à Saint-Moritz à cause de la présence de deux sélections américaines de hockey concurrentes, l’une soutenue par l’IIHF et l’autre imposée par le CIO qui la trouvait plus « amateur ». 

Composition de l’équipe de France lors du Championnat du Monde de 1951 à Paris

Gardiens : Edmond Cochet (n°2, Racing), Rolland Wuillaume (n°1, Racing).

Défenseurs : Hubert Nivet (n°3, Racing), Jean Lacorne (n°5, Racing), Roger Eté (n°4, Racing), Calixte Pianfetti (n°7, Chamonix), Bernard Holzer (n°6, COB).

Attaquants : Jean Pépin (n°9, Racing), René Giacometti (n°8, Racing), Raymond Acquaviva (n°10, Racing), Claude Risler (n°12, CSGP), André Longuet (n°11, CSGP), Georges Baudin (n°13, COB), Jacques Heylliard (n° 14, PUC), René Cailler (n°16, Chamonix), Jean Payot (n°17, Chamonix), et le capitaine Paul Revoyaz (n°15, Chamonix)

* Un ancien tricolore est toujours vivant à ce jour : René Cailler de Chamonix. A noter que Jean Pépin et René Caillee étaient demi-frères ayant la même mère.

 

Page principale

Vidéo de 1951