Fédération internationale de hockey sur glace

Des héros nationaux

Des héros nationaux

Quand les nations hôtes créent la surprise

Publié 14.05.2017 01:04 GMT+2 | Auteur Andy Potts
Des héros nationaux
Cette année, l’Allemagne a gagné contre les Etats-Unis le premier jour du tournoi comme en 2010. Le match s’était déroulé dans le stade de football de Schalke 04 de Gelsenkirchen et restera dans les annales comme ayant atteint un record d’affluence. Photo : Matthew Manor / HHOF-IIHF Images
L’écrasante victoire de la France sur la Finlande est dans la lignée d’une tradition d’équipes hôtes qui veulent se montrer à la hauteur. Qu’en est-il du reste?

La France est en train de concrétiser ses rêves de quarts grâce à une victoire historique contre la Finlande pour démarrer son tournoi à Paris et l’Allemagne reste en course pour une des quatre premières places de son groupe à Cologne.

Ce n’est pas la première fois qu’un outsider est porté par une foule partisane enthousiaste et réussit à déjouer les pronostics. Penchons-nous sur d’autres grands chocs durant les CM de l’IIHF en commençant par l’une des deux nations hôtes de cette année. 

Une foule record pousse l’Allemagne à Gelsenkirchen en 2010

L’Allemagne aurait été reléguée en 2009 si elle ne s’était pas apprêtée à accueillir le CM de l’année suivante. Les USA venaient d’obtenir la médaille d’argent olympique mais présentaient en Europe une équipe différente. Le match d’ouverture du CM de 2010 avait l’air joué d’avance.

Mais il était écrit que cela resterait un jour spécial. D’abord le match s’est joué dans le stade de l’équipe locale Schalke 04 de la Bundesliga et une assistance de 77'803 personnes a établi le nombre record de spectateurs pour un match de hockey. Cela reste aujourd’hui la plus grosse affluence dans une aréna fermée (le toit de la Veltins Arena est rétractable et était fermé pour le match) ainsi que pour un CM de Hockey sur Glace.

Durant le match, l’équipe allemande fut portée par le « septième homme » incarné par une foule bruyante qui rendit difficile toute communication entre les joueurs américains sur la glace. L’Allemagne gagna 2-1 en prolongation grâce aux 31 arrêts du MVP du tournoi, Dennis Endras et au but victorieux de Felix Schutz à 21 secondes de la fin de la prolongation. Ce fut, pour l’Allemagne, le début de la route vers les demi-finales ; son meilleur résultat des dix dernières années. Quant aux Etats-Unis, ils se retrouvèrent à jouer dans la poule de relégation et survécurent grâce à des victoires contre le Kazakhstan, la France et l’Italie. 

La Suisse écrase la Russie à Bâle, Suisse, en 1998

Ce n’est pas la première fois qu’une victoire à la maison était due à un gardien héroïque. Cette fois-là,    David Aebischer, 20 ans, attira l’attention alors que l’effectif suisse résistait à un remontée des Russes et gagna 4-2 dans les phases qualificatives et atteignit ses premières demi-finales depuis 1992.

Après une première phase de poule où la Russie a enchaîné les buts contre le Kazakhstan, la Lettonie et la Finlande, la Suisse mit cette envolée entre parenthèses pendant deux périodes. Les Russes furent menés 4-0 jusqu’à la 52ème minute grâce aux buts de Marcel Jenni, Michel Zeiter, Gian-Marco Crameri et Patrick Fischer actuellement entraîneur de l’équipe suisse à Paris. Viktor Kozloy et Oleg Petrov marquèrent deux buts en une minute maintenant la pression jusqu’au bout. Mais les Suisses ne flanchèrent pas : ils l’emportèrent, détruisant ainsi les rêves de médailles des Russes.

La Suisse perdit contre la Suède en demi–finales mais la carrière d’Aebischer ne faisait que commencer. Il alla en NHL et devint le premier joueur suisse à gagner la coupe Stanley en tant que deuxième gardien des Avalanches en 2011. La disette de médailles suisses prit fin avec la médaille d’argent en 2013, 60 ans après leur précédente médaille. Les Russes devront attendre plusieurs années pour atteindre le Graal et plus précisément 2008 pour recevoir l’or tant attendu durant ces années mouvementées. 

La Pologne épate les Soviétiques à Katowice, Pologne, en 1976

Quand la Pologne reçoit l’édition 1976 du CM, personne ne pensait que cette équipe aurait un impact sur la course aux médailles. Une équipe faible mais besogneuse ne risquait pas de réussir, surtout lors du match d’ouverture contre une équipe de l’Union Soviétique conquérante.

Sur le papier, il n’y avait pas photo ; L’URSS devait s’imposer. Lors de leur dernière rencontre aux Jeux Olympiques la même année, Les Soviétiques les avaient écrasés 16-1. L’effectif de Viktor Tikhonoy avait remporté la médaille d’or olympique grâce aux talentueux Kharlamov, Borisov, Tretiak et Yakushev. L’équipe s’apprêtait à défendre son titre de Champion du Monde à Katowice. Bien qu’elle ait eu l’avantage de jouer chez elle, la Pologne n’avait aucune chance d’obtenir une médaille.

Cependant, le miracle eut lieu. Mieczyslaw Jaskierski permit à la Pologne de mener pendant 10 minutes : le joueur de Podhale Nowy Targ fit le coup du chapeau et porta le score à 5-2 pendant la deuxième période. La Pologne gagna 6-4, ce qui fut incontestablement son plus gros match dans l’histoire du hockey polonais en CM.

Il va sans dire que les Polonais n’étaient pas pour autant en route pour la médaille. Le jour suivant, ils perdirent 12- 0 contre la Tchécoslovaquie qui obtint l’or cette année-là. Les Soviétiques finirent médaillés d’argent et la Pologne septième sur huit. Elle fut reléguée laissant ainsi la place au Canada qui revint dans la compétition en 1977. 

Les débuts : Stockholm et Vienne

Le hockey sur glace international avant la deuxième guerre mondiale était bien différent. Il est difficile de trouver des archives fiables et il est compliqué de connaître le niveau des équipes qui étaient en compétition. Il subsiste tout de même quelques résultats de cette époque.

En 1921, le Championnat d’Europe (contesté par l’IIHF car il ne comportait que deux équipes : la Suède et la Tchécoslovaquie) reprit après la coupure causée par la première guerre mondiale. Stockholm était la ville hôte et la Suède devait rencontrer la Tchécoslovaquie en un match pour déterminer le vainqueur. Les Tchèques, nouvelle nation dans le Championnat reprenant les titres gagnés par la Bohème, étaient des habitués de ce championnat. La Suède, participant pour la première fois, signa une victoire incontestable 7-3 et remporta son premier titre international. Erik Burman et Georg Johansson-Brandius marquèrent trois buts chacun et Einar Lundell le dernier.

Puis vint 1930, date du premier CM. Le Canada, représenté par les Toronto CCMS, un club de joueurs amateurs, obtint une place en finale et battit l’Allemagne 6-1 à Berlin. Mais ce dernier match fut précédé par un autre d’exhibition contre l’Autriche à Vienne le 7 février.  L’Autriche l’emporta 1-0 de manière déconcertante, infligeant au Canada sa toute première défaite face à une équipe européenne. 

 

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