Après l’entraînement de la République tchèque à Paris le jeudi, Tomas Plekanec s’est mis à rire quand il a ouvert une boisson énergisante qui laissait échapper une détonation.

« Tu m’as fait peur, mec! », ironise le journaliste interviewant Plekanec dans la zone mixte de l’AccorHotels Arena. « Je me suis fait peur! » répondait l’ancien centre Canadiens de Montréal.

Plekanec, 34 ans, a dû garder son sens de l'humour cette saison. Son attaque n’a tout simplement pas eu autant de réussite qu’à son habitude. Il vient de terminer avec 28 points en 78 matches, son plus faible total dans sa carrière en 13 saisons de NHL, même si les Habs avaient 226 buts, leur plus haut score depuis 2008-09 (249). Montréal avait de grands espoirs après avoir pris la tête de la division Atlantique avec 103 points, mais a perdu face aux Rangers de New York dans un sixième match serré du premier tour des séries.

« Nous voulions aller plus loin et nous pensions que nous aurions fait mieux », a dit Plekanec, à qui il ne reste plus qu’un an sur les deux de son contrat de 12 millions de dollars avec les Canadiens. « Mais nous n’avons pas réussi. Je pense que les Rangers ont joué juste un peu mieux que nous et méritaient de passer ".

Sur le plan international, peu de joueurs ont dit oui à leur pays aussi souvent que Plekanec. En fait, c'est son dixième Championnat du Monde de l'IIHF. Mais en grandissant, le natif de Kladno avait-il jamais lui-même envisagé la compétition dans la capitale française?

« Probablement pas, mais c'est une belle ville, évidemment l'une des plus belles villes en Europe », a déclaré Plekanec. « Je suis heureux d'être ici. Nous sommes venus ici pour jouer au hockey, mais si on a le temps, nous allons nous balader et visiter ".

Au fil des années, l'Olympien est devenu une attraction aux championnats du monde. En 2006, il cumule 41 points en 57 matches depuis le début de sa carrière. Il possède trois médailles, une médaille d'argent en 2006 et deux de bronze consécutives en 2011 et 2012.

« Ça fait un moment que nous n’avons pas gagné une médaille », a déclaré Plekanec. « Nous aimerions revenir et rappeler au monde du hockey que nous sommes toujours un bon pays, une bonne nation de hockey. Tout est question de quarts de finale. Si on peut les atteindre et les gagner, nous avons une chance de nous remettre en course pour une médaille ».

Lors de ce tournoi, il est prévu au centre de la première ligne, entre Roman Cervenka et David Pastrnak. En 2016-17, le jeune homme de 20 ans Pastrňák a devancé tous les NHLers tchèques avec 70 points pour les Bruins de Boston. Cela l’a mis neuf points devant son coéquipier Jakub Voracek des Flyers de Philadelphie. Le jeu puissant et créatif Pastrňák a attiré l'attention de Plekanec. Rien d'étonnant, car ils jouent dans la même division.

« C’est un bon joueur », a déclaré Plekanec. « Pastrňák a beaucoup de talent, et il a fait une grande saison cette année. C’est génial de l'avoir dans l'équipe, c’est un bon joueur offensif qui peut marquer des buts importants pour nous. "

Que devons-nous attendre du match d'ouverture de la République tchèque vendredi contre le champion en titre canadien ? « Ils sont de toute évidence l'une des meilleures équipes du tournoi. Ils ont une grande équipe à nouveau. C’est une façon difficile de commencer, mais parfois il est préférable de jouer ces équipes au début pour voir où nous en sommes et d’avancer à partir de là ».

Dans la perspective de Février 2018, Plekanec n’a pas encore exclu la possibilité d’aller tenter d’obtenir sa première médaille olympique à PyeongChang, en Corée du Sud.

« Je suis déçu », Plekanec a dit après l'annonce de la NHL en avril qui  ne prévoit pas de libérer les joueurs pour les prochains Jeux d'hiver. « Nous sommes tous déçus. Les joueurs veulent en faire partie. J'espère toujours que la situation va changer et qu’à la fin, nous allons pouvoir y aller ".

Ce serait ses derniers Jeux Olympiques, et il n'y aurait rien de mieux que de finir en beauté.