Fédération internationale de hockey sur glace

Pas d’embrouille avec lui !

Pas d’embrouille avec lui !

Roussel prend du galon à Dallas

Publié 05.05.2017 08:04 GMT+2 | Auteur Lucas Aykroyd
Pas d’embrouille avec lui !
Photo : Richard Wolowicz / HHOF-IIHF Images
Antoine Roussel fait presque toujours partie du top 10 des joueurs les plus pénalisés de NHL. Mais France n'est pas toujours dans le top 10 au CM.

Ces deux faits occultent deux autres réalités fondamentales. Premièrement, malgré son rôle de provocateur et de bagarreur bien connu, Roussel a bien plus de capacités que ce qu'on lui accorde. Deuxièmement, la France, qui compte plus de 21 000 joueurs licenciés, est une nation du hockey qui poursuit son ascension.

Roussel joue un jeu polyvalent, en ne ménageant pas ses efforts en défense avec les Stars de Dallas et courageux dans l’art de bloquer les tirs. Il n’en oublie pas pour autant son rôle offensif, et il sera attendu sur ce point quand il jouera ses cinquièmes mondiaux, sur la glace à Paris.

Quand les blessures de début de saison de Jason Spezza, Patrick Sharp, Ales Hemsky, et Cody Eakin ont laissé les Stars sans attaquants clés, Roussel en a tiré profit. Entre le 5 et le 15 Novembre, il a marqué au moins un point pendant 7 matches de suite, avec trois buts et six passes. Il a terminé avec 27 points, le deuxième plus haut total dans sa carrière en NHL, alors qu’il n’a joué que 60 matches en raison de ses blessures.

Au cours de cette série, Roussel a eu la chance de rejoindre la ligne du centre Tyler Seguin et l'ailier droit Patrick Eaves, qui a été transféré à Anaheim le 24 Février. Seguin, âgé de 24 ans, a notamment mené le Canada à la victoire au Championnat du Monde 2015 de l'IIHF, marquant neuf buts pour sa nation, finalement médaillée d'or.

« C’est un plaisir de jouer », a déclaré Roussel à l'IIHF.com « Je joue tout le temps avec de bons joueurs. Patrick et Seggy sont très intelligents. Seggy est dans le top 10 ou 20 des meilleurs joueurs de la ligue. Ça rend les choses faciles. »

Globalement, rien n'a été facile pour l'attaquant natif de Roubaix. Après avoir grandi à Paris, il a d'abord joué au rugby, mais a décidé de se mettre sérieusement au hockey, se rendant au Canada avec sa famille à l'âge de 16 ans. Après quatre saisons avec les Sagueneens de Chicoutimi de la LHJMQ, il s’est frayé un chemin dans les rangs de l'ECHL et de l'AHL avant de finalement faire ses débuts en NHL avec Dallas en 2013.

Alors que certains joueurs peuvent facilement se remettre d’une défaite après le dernier coup de sifflet, Roussel déteste absolument perdre. Vous pouvez le voir dans ses yeux et l'entendre dans sa voix dans ses interviews post match. Le joueur de 181 cm, 91 kg, l’a très mal pris quand Dallas a été éliminé au septième match l'an dernier par les Blues de St. Louis, mettant fin à la meilleure série de play-offs des Stars depuis la finale de la Conférence de l'Ouest en 2008.

Au lieu de disputer la Coupe Stanley, il a eu plus de temps pour les activités hors glace, comme s'occuper de son chat, Django "Minou" Roussel, promouvoir le magasin de vêtements de Dallas Mizzen + Main, et passer du temps avec sa femme Alexandra. Mais ce n’était pas ce qu'il voulait, et il ne s’attendait pas à ce que les Stars ratent complètement les playoffs cette année. L’équipe a réengagé l'entraîneur Ken Hitchcock, qui l’avait emmenée jusqu’à la Coupe Stanley en 1999 et espère faire revivre leur esprit de réussite en 2017-18.

L’objectif est différent pour l’équipe de France. L’entraîneur en chef Dave Henderson a maintenu les Bleus dans la division élite depuis 2008 et cela reste un des objectifs principaux. Roussel est fan de ce chef de banc de 64 ans originaire de Winnipeg.

« Je pense qu’il apporte une attitude positive dans le vestiaire » déclare Roussel. « Il fait en sorte que tout le monde soit prêt. C’est un entraîneur de joueurs. Il souhaite juste que tu réussisses sur la glace. C’est un bon coach. Il te motive. »

Roussel a joué quatre Championnats du Monde Elite de l’IIHF d’affilée de 2012 à 2015, mais là où il a le plus brillé est en 2014 au tournoi de Biélorussie. Il a même été sélectionné parmi l’équipe all-star composée par les médias – le seul français à récolter cet honneur – après avoir cumulé 6 buts et 5 assistances en 8 matches sur une ligne avec Stéphane Da Costa et Pierre-Edouard Bellemare. (Pour comparer, la superstar Alexander Ovechkin n’avait marqué que 4 buts et 7 assistances en 10 matches alors que la Russie remporta l’or.)

« Tout se passait parfaitement » Roussel se souvient. « Cette ligne avec Stéphane et Pierre-Edouard, on se trouvait assez bien les uns les autres sur la glace. On se complétait bien les uns les autres. Il y avait une bonne ambiance. »

La France a terminé huitième en 2014, égalant son meilleur résultat de l’ère moderne depuis 1995. Au-delà de la ligne de Roussel, quelle était la clé ?

« Tous les gars étaient confiants. On a avancé une victoire à la fois. Je me souviens qu’on avait perdu contre les Italiens et tout le monde était démoralisé pensant qu’on allait sûrement descendre. Mais Pierre-Edouard avait pris les devants et tout le monde a suivi. C’était comme ça - personne ne voulait abandonner. On est allés jusqu’aux quarts de finale, même si on a perdu le match contre la Russie 0-3. On n’avait plus de force à la fin. »

Alors du Championnat du Monde en Russie, les Français se sont classés 14ème sans Roussel dans la sélection. Mais son retour pourrait certainement leur donner le carburant dont ils ont besoin pour une autre place en quart de finale.

 

Page principale