Dans le temps réglementaire, Andres Ambühl, Gaetan Haas, Romain Loeffel et Denis Bodemann ont marqué pour la Suisse. Vincent Praplan est, quant à lui, accrédité de deux passes décisives.

Jan Mursak, Ziga Jeglic, Jan Urbas et Robert Sabolic sont les buteurs du côté slovène. A noter, aussi, la passe décisive de Robert Sabolic.

« Ils ont été pénalisés de nombreuses fois et nous en avons profité pour revenir au score » dit Urbas. « Dommage qu’on ne récolte qu’un point au final, mais c’est toujours bon à prendre. »

La Suisse est historiquement connue pour son solide jeu défensif. Ce n’est pourtant pas le style de jeu que l’entraîneur Patrick Fischer préconise pour ses joueurs. De son côté, la Slovénie a failli marqué l’histoire du hockey international après sa remontée spectaculaire à l’AccorHotels Arena ce samedi.

On ne recense que trois cas dans l'histoire des Championnats du monde de l'IIHF où une équipe a perdu après avoir mené de quatre buts. L'Allemagne de l'Est menait contre le Canada 4-0 en 1963 mais a perdu 11-5. La Finlande menait Canada 4-0 en 1990 mais a perdu 6-5. Et le cas le plus célèbre : la Finlande menait contre la Suède 5-1 en quart de finale en 2003 à Helsinki, mais a perdu 6-5.

« On a entamé le match comme on le voulait. » dit le Suisse Cody Almond. « Notre première période a été fantastique, mais peut-être qu’on s’est trop vite cru hors de portée et ils ont repris le jeu à leur compte. On a pris trop de pénalités, ce qui nous a posé problème. On doit apprendre de nos erreurs et passer à autre chose. »

Les Suisses, 11^ème l’année passée, convoitent une nouvelle médaille après celle d’argent obtenue en 2013 à la surprise générale. La Slovénie, nouvellement promue en division élite, avait fini 16^ème et dernière lors de sa précédente apparition en CM en 2015. Le plus grand succès des Slovènes a été une 7^ème place lors des Jeux Olympiques de 2014. Malgré la défaite, le fait d’avoir empoché un point aujourd’hui peut également être qualifié de mémorable.

Le gardien suisse, Jonas Hiller, a été titularisé pour la première fois en équipe nationale en 2014 aux Jeux Olympiques de Sotchi en Russie après avoir réalisé une excellente saison en NHL avec un pourcentage d’arrêts de 97,1 %. Le portier de 35 ans, qui a joué 404 matches de NHL pour Anaheim et Calgary, a passé cette saison à Bienne en LNA suisse. La Suisse a plus de tirs cadrés par que la Slovénie, 33-23.

« C'était presque trop facile au début » a déclaré Hiller. « Les buts s’enchainaient, ce qui nous a donné une fausse confiance. À ce niveau, si vous lâchez cinq pour cent et que l'autre équipe joue cinq pour cent mieux, c'est suffisant pour faire basculer un match. »

Supporté par les fans chantant « Hop Suisse! », Tanner Richard a mis en échec Urbas l’envoyant contre la bande suisse.

La Suisse a mis sa première ligne sur le jeu de puissance à 10:49. Après avoir récupéré le palet dans l’enclave, Pius Suter a passé la rondelle à Ambühl. D’un revers de la crosse, il a battu le gardien slovène, Gaspar Kroselj.

Le 2-0 est tombé deux minutes plus tard. Haas, qui se trouvait dans le cercle d’engagement, a reçu le palet passé par Parplan, a contourné la cage et a scoré.

Les Suisses ont pris une avance de trois buts à 3:01 de la fin du premier tiers. Le défenseur Loeffel a foncé sur la cage et a tiré en pleine lucarne sur la droite de Kroselj. Puis, Bodemann a marqué le 4^ème but 48 secondes plus tard en maniant habilement le rebond de Damien Brunner.

Après 20 minutes, la Suisse avait tiré sur les buts 15 fois contre 5 pour la Slovénie. Le match semblait être plié, mais les apparences peuvent être trompeuses.

L'entraîneur slovène Nik Zupancic a décidé de changer de gardien pour le début de la deuxième période. Matija Pintaric a donc pris la place de Kroselj. A la 18:31, Mursak, le capitaine slovène qui a joué 46 matches pour Detroit Red Wings avant de passer en KHL, a finalement décadenassé la cage d’Hiller, un peu par chance, ne lui permettant pas de fêter un blanchissage.

Jeglic a réduit la marque à 5:50 du troisième tiers, 4-2. Lors de cette période, les Slovènes ont capitalisé plus d'opportunités que les Suisses car ceux-ci se montraient de plus en plus indisciplinés.

« Nous avons eu beaucoup d’opportunités de buts en 1^ère période, puis presque plus rien en 2^ème et 3^ème » dit Hiller. « Jouer presque tout le 3^ème tiers en infériorité numérique ne nous a pas aidés. »

Sur une double supériorité numérique, Urbas a parfaitement cadré la lucarne de la cage réduisant le score à 4-3. A ce moment-là, il restait encore 6 minutes de jeu. Il restait 18 secondes de pénalité à purger pour Philippe Furrer quand Sabolic a profité d’une passe de Rok Ticar pour tromper Hiller. A la 15:23, le score était de parité et tout était à refaire pour les Suisses.

« On savait qu’on était capable de leur tenir tête » dit Urbas. « Dans le premier tiers, on les regardait jouer. On les a trop respectés, mais après cela, on a montré notre vrai visage. »

Furrer a de nouveau été pénalisé pour une charge incorrecte alors qu’il ne restait que 2:17 à jouer. Cette fois-ci, les Slovènes n’en ont pas profité. Dans le temps supplémentaire, la Suisse a gaspillé une magnifique occasion à 4 contre 3 lorsque le Slovène, Luka Vidmar, s'est mis à accrocher Haas qui se dirigeait vers les filets. Mais tout est bien qui finit bien pour les Suisses au terme des tirs au but.

Dans les tribunes, on pouvait lire sur une énorme banderole : TAMARA, EPOUSE-MOI. Ne devrait-on pas finir ce compte rendu plutôt par ; et tout est bien qui finit bien et ils vécurent heureux jusqu’à la fin des temps ?

Ce n'était que la deuxième rencontre en Championnat du monde entre ces deux nations. Emmenée par un intenable Denis Hollenstein avec quatre points, la Suisse avait surclassé la Slovénie 7-1 lors du tour préliminaire en 2013.