Fédération internationale de hockey sur glace

De retour à Bercy

De retour à Bercy

Réouverture de la salle qui accueillera le Mondial 2017

Publié 25.04.2017 15:07 GMT+2 | Auteur Andy Potts
La nouvelle année a commencé en fanfare avec la finale de la Coupe de France, de nouveau accueillie dans un Palais Omnisport Paris-Bercy flambant neuf.

La grande salle qui accueillait depuis 2007 la finale de la compétition, a été récemment rénové pour accueillir la co-organisation du Championnat du Monde de Hockey sur Glace 2017 de l’IIHF avec l’Allemagne, à Cologne.

Les Dragons de Rouen ont remporté le titre devant plus de 10.000 spectateurs, devançant les Brûleurs de Loups de Grenoble 4-2, sur un but décisif inscrit par Jason Krog à la 57e minute. Les Rouennais décrochaient ainsi leur sixième Coupe de France et conservaient le trophée acquis l'an passé lors de la finale, alors délocalisée à Marseille en raison des travaux du POPB.

Pendant ce temps, hors de la glace, le Comité d'organisation 2017 a lancé la campagne de recrutement des volontaires pour le Mondial de l'an prochain sous le slogan “Ensemble pour 2017“. L’écrin parisien, entièrement rénové, a réussi son premier grand test avant de laisser tomber le palet sur la scène mondiale.

Le lieu a obtenu les faveurs des acteurs de cette finale : Krog, une seule fois finaliste de la Coupe Stanley avec Anaheim, a décrit la salle comme « magnifique » et a ajouté que la glace était meilleure que prévue à son premier essai. L’entraîneur grenoblois Edo Terglav, qui a levé deux fois la Coupe dans l’ancienne salle de Bercy, a déclaré que son retour dans cette nouvelle et luxueuse salle lui avait donné des frissons.

Martine Nemecek, directrice des opérations du Mondial 2017 côté Français, décrivait ce dimanche comme "une date très significative", et s’attend à 18 prochains mois très chargés pour la préparation et la tenue de l'événement.

"La rénovation faite, nous avons maintenant une bonne idée de la façon dont la salle sera vue par le public," dit-elle. "Nous avons déjà entendu nos invités très impressionnés par la qualité du lieu. Nous avons de la chance d'avoir une installation de ce standing pour seconde patinoire de la compétition".

"La configuration d’aujourd'hui n’est pas tout à fait la même que celle que nous aurons en 2017. Par exemple, il faudra huit vestiaires permanents pour les équipes, ce qui n’est pas le cas en ce moment. Le design n’est pas tout à fait le même non plus et la glace sera certainement différente. Il y aura aussi une « fan zone » à l’extérieur de la salle ".

Cette glace bénéficiera également d’un lifting, malgré l’avis positif de Krog. Nemecek a expliqué que l'équipe chargée de la glace est encore en cours de constitution et le prochain match test du Championnat du Monde, contre le Danemark le 17 Avril, sera la prochaine étape clé dans les préparatifs pour 2017.

Après les attaques terroristes de novembre à Paris, des problèmes de sécurité sont une triste réalité pour le comité organisateur. En réponse à l'alerte renforcée du gouvernement français, chacun des 10 000 supporters qui entraient dans l'arène le dimanche devait être fouillés. Mais les files d'attente en dehors de la salle ont été écourtées aussi vite que possible et les procédures de sécurité ont été réalisées sans trop de perturbations, quelque chose que Nemecek espère encore améliorer dans les prochains mois.

"Même avant Novembre, le niveau de sécurité en France était élevé et nous sommes aujourd'hui au plus haut niveau possible de sécurité," dit-elle. "Mais cette salle a déjà accueilli des concerts à guichets fermés, donc nous savons que nous serons en mesure de faire face. Cela fonctionne efficacement maintenant et il y aura encore plusieurs événements avant 2017 pour aider à améliorer le processus ".

Avant l'arrivée du Championnat du Monde à Paris, 2016 marque le 10e anniversaire de la Fédération Française de Hockey sur glace (FFHG), qui a formé une association indépendante en Avril 2006. Durant cette décennie, le pays a consolidé sa place dans la division Elite du Championnat du Monde de hockey sur glace de l'IIHF, en renforçant son championnat national et en commençant à exporter ses meilleurs joueurs dans les ligues majeures d’Europe et d’Amérique du Nord.

Sans surprise, Luc Tardif, président de la Fédération Française de Hockey sur Glace et membre du Conseil de l'IIHF, est enthousiaste par ce qui a été réalisé, et impatient de vivre l’avancée des prochains projets.

"Nous avons un championnat très compétitif cette saison, donc nous obtenons de bonnes affluences dans presque toutes les patinoires," dit-il. "Le niveau de jeu est en progression, tout comme le développement de nos effectifs jeunes et nous évoluons dans la division Elite [du Championnat du Monde] depuis près de 10 ans. C’est très important car cela permet à nos jeunes joueurs de rêver. "

Sur le chemin, il y a eu des moments décisifs, notamment en s’imposant face à la Russie à Helsinki en 2013 pour enregistrer la première victoire de la France contre les Russes / Soviétiques en Championnat du Monde. Cela a été suivi par la victoire sur le Canada à Minsk l'année suivante, permettant aux Bleus d’atteindre les quarts de finale et au hockey français de se réjouir de nouvelles opportunités.

«Quand je parle aux plus jeunes, ils voient que les choses sont possibles", a ajouté Tardif. «Je me souviens quand nous avons joué la première fois le Championnat du Monde. Nous avons regardé le calendrier et choisi les matches que nous devions gagner [pour éviter la relégation]. Tous les autres, comme le Canada, nous ne pouvions qu’essayer de maintenir le plus faible écart au score.

"Maintenant, les choses sont en train de changer. Lorsque nous avons battu la Russie nous avons cru qu'il était possible de battre tout le monde. Puis l'année d'après, c’était le Canada. Maintenant nous pouvons regarder le calendrier sans aucun complexe d'infériorité. C’est un grand bond en avant. Nos joueurs ont une nouvelle vision de la compétition. Ils viennent avec une mentalité différente. Nous pouvons gagner des matches. "

La prochaine étape est d’inscrire le hockey en meilleure place sur l’agenda sportif français déjà bien chargé. Dans un pays où le football et le rugby sont les grands sports d'équipe, et où les événements légendaires comme le Tour de France cycliste, le Prix de l'Arc de Triomphe pour les courses de chevaux et les 24 Heures du Mans pour le sport automobile bénéficient d'un statut iconique, la co-organisation du plus grand évènement annuel de sport d'hiver au monde pourrait peut-être changer un peu la donne.

"Nous espérons qu’après l’organisation de 2017, les gens verront le hockey différemment", a déclaré Tardif. « Notre ligue a l’habitude d'avoir une vraie culture du hockey dans certaines régions, comme dans les Alpes, mais maintenant les grandes villes s’y mettent. Bordeaux, promu cette année en Ligue Magnus, reçoit 3.500 personnes pour leurs matches. Nous avons une équipe à Lyon aussi. Nous sommes encore loin du football et du rugby, mais nous faisons bien les choses dans nos régions d’origines et il faut maintenant entrer dans les grandes villes. C’est ce que le rugby a fait : c’était un sport très présent dans le Sud-Ouest, mais maintenant il y a deux équipes à Paris. Nous devons rayonner nationalement. Nous avons besoin d'une grande équipe dans notre capitale, et c’est en route. "

Voilà pourquoi il était important de sauvegarder la patinoire d’entraînement à Bercy, qui ne devait initialement plus exister après la récente rénovation. C’est également la raison pour laquelle deux nouvelles patinoires sont en construction au nouveau siège de la fédération, près de l'aéroport Charles de Gaulle.

"J’espère maintenant que nous allons pouvoir commencer à intéresser les sponsors nationaux. Dans notre ligue Magnus, les sponsors sont principalement régionaux ", a déclaré Tardif. "Mais bientôt Paris mettra en scène deux semaines de hockey de niveau international. Après ces quinze jours, j’espère que nous aurons passé un cap. "

 

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